vendredi 28 mars 2008

Fuzz ferme, les internautes l'ouvrent


La condamnation d’Eric Dupin a fait la une de l’actualité. Le propriétaire du site fuzz.fr a été condamné à verser 1 000 euros à Olivier Martinez pour «atteinte à la vie privée» de l’acteur. Cette décision de justice pourrait faire jurisprudence. En effet, il n’a pas été condamné pour avoir diffusé directement une information mais pour avoir créé un lien vers cette information. Le blogueur a décidé de fermer Fuzz. «C’est trop risqué, a-t-il déclaré à l’AFP. Comme je ne peux vérifier les liens un à un, je ferme le site et vais réfléchir à une autre formule.»
Sur la toile, les internautes ont vivement réagi. Petit passage en revue de leurs commentaires.

Sur les sites d’actualité "traditionnels", les réactions sont partagées.
alain sager écrit suite à un article sur lemonde.fr : «Ce n'est pas du tout un jour noir, au contraire. De temps en temps il faut vidanger les égouts. Sans curage périodique, il ne saurait y avoir de bonne circulation.» Quelques lignes plus bas, c’est maxfrerot qui prend la parole : «Bravo, les hébergeurs sont enfin responsabilisés, on va voir moins de conneries partout sur le web. C'est vraiment une bonne nouvelle.»

Le site lefigaro.fr titrait « Une décision de justice fait trembler le web 2.0 ». L’article a recueilli une soixantaine de commentaires. Parmi les internautes, certains soutiennent la décision du juge. Pierre95 écrit : «La démocratie ne peut pas rimer avec "zone de non-droit"».
Pourtant, le verdict ne fait pas l’unanimité chez les adeptes du Net. sa_robin_hood se pose des questions : «Cette décision touche clairement à notre liberté d'expression en tant que citoyen. [...] Ah internet, cet idée libertaire qui vient de se fracasser en France, pays des libertés...»

Janno se veut plus critique envers les institutions, qu'il considère dépassées par cet outil moderne : «Internet est l'outil de l'information et "lier" celle-ci parce que c'est techniquement possible ne signifie pas qu'on exprime une opinion. Les juges français ont largement démontré leur incompétence vis-à-vis des NTIC depuis qu'Internet existe, et, somme toute, traduit par leurs jugements, l'inquiétude des pouvoirs anciens par rapport à celui-ci qui les dépasse.»

Sur le blog d'Eric Dupin, évidemment, on laisse plutôt des messages de soutien. Sur un ton plus léger, la lène se laisse tout de même aller à la plaisanterie : «Y'a un truc avec les Olivier ou bien ?». Rapport à la plainte déposée par Olivier Dahan pour les mêmes motifs. Quant à Geoffrey Dorne, il présente un fait intéressant : «Wikipédia relate l'histoire de Olivier et sa nana...» et l’histoire est toujours en ligne...

Sur le site Ecrans, les commentaires ne sont pas beaucoup plus optimistes. «Pas certain que ça fasse réfléchir les idiots. [...] Et les utilisateurs responsables sont évidemment les grands perdants, comme souvent», regrette Mmoi.

Sur versac.net, on prend la défense de l'acteur. Le 20 mars, un premier post intitulé «J'aime bien Olivier Martinez» prend le contre-pied de la tendance actuelle. En effet, un mouvement s'est lancé sur le Net, le «J'aime pas Olivier Martinez». Objectif : créer le buzz pour faire grimper son nom dans le recensement Google. Un deuxième post, une semaine plus tard, revient sur le sujet. «Affaire Olivier Martinez : la fin du monde?» qui tente d'analyser la décision de justice.

Mais finalement, c’est sans doute Laurent Gloaguen qui résume le mieux l’état d’esprit des internautes avec sa question du jour : «C’est qui Olivier Martinez ?».

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