jeudi 27 mars 2008

Le procès Fourniret : rappel des faits

Le procès Fourniret s'est ouvert ce matin devant plus de 400 journalistes. Michel Fourniret et son ex-épouse doivent répondre de la disparition de sept jeunes filles entre 1987 et 2001.

Qui est mis en cause dans le procès Fourniret et pourquoi ?

Michel Fourniret, 65 ans, et son ex-épouse Monique Olivier, 59 ans, comparaissent depuis ce matin au palais de justice de Charleville-Mézières. Michel Fourniret pour l’enlèvement, le viol et le meurtre de sept jeunes femmes et tentative d’enlèvement sur mineure. Monique Oliver est accusée de complicité, sauf dans le cas de Jeanne-Marie Desramault où elle comparait comme co-auteur. 34 plaignants se sont portés parties civiles et cinquante témoins sont convoqués dans ce procès franco-belge. Michel Fourniret et Monique Olivier risquent la perpétuité, dont 30 ans de sûreté pour lui et 22 pour elle.

Qui sont les victimes ?

Des jeunes filles vierges âgées de 13 à 22 ans. Isabelle Laville, Fabienne Leroy, Elisabeth Brichet, Jeanne-Marie Desramault, Natacha Denais auraient été victimes de meurtre, Céline Saison et Mananya Thumpong auraient été assassinées (avec préméditation).
Michel Fournier est aussi soupçonné du meurtre de Marie-Angèle Domèce, jeune handicapée 19 ans, et de Joanna Parrish, une Britannique de 20 ans, qui seront jugés lors d’un autre procès.

Où se sont déroulées les agressions ?

Les agressions ont eu lieu en France et en Belgique.

Comment s’y prenait le couple ?

Pour les sept disparitions, Michel Fourniret et Monique Olivier adoptaient un mode opératoire similaire. Le couple attirait la jeune fille dans leur voiture ou chez eux en prétendant chercher leur route, ou un médecin. Une fois assuré de sa virginité, Michel Fourniret violait la victime avant de l’exécuter.

A quand remontent les faits ?

Michel Fourniret aurait commis son premier meurtre, celui d’Isabelle Laville, en décembre 1987, soit deux mois après sa sortie de la prison de Fleury-Mérogis où il purgeait une peine pour attouchements. Il serait responsable d'au moins six autres disparitions. Le témoignage de Marie-Ascencion, une jeune Belge de 13 ans qui a échappé aux ravisseurs en juin 2003, a permis de mettre fin à cette série d'agressions.

Quel est le lien entre Michel Fourniret et Monique Olivier ?

Fourniret a passé une petite annonce en 1987 dans le Pèlerin alors qu’il purgeait sa peine de prison à Fleury-Mérogis. « Prisonnier aimerait correspondre avec personne de tout âge pour oublier solitude » disait l’annonce. Monique Olivier était alors garde malade, divorcé et loin de ses deux fils gardé par son ex-mari.
Leurs échanges épistolaires montrent qu’ils ont conclu une sorte de pacte par correspondance. Ils se sont mariés en 1989 et ont donné naissance un fils. Monique Olivier aurait soutenu Michel Fournier dans ses « chasses », jusqu'à ses aveux à la police en 2004.

Pourquoi les services de police ont-ils mis tant de temps à arrêter les deux complices ?

Doté d’un physique banal et agissant sur les routes de France et de Belgique avec différents modes d'exécution, Michel Fourniret ne restait donc pas au même endroit et ne laissait pas de traces. Les polices des deux pays n’ont pas croisé leurs enquêtes. Selon l’avocat d’une des familles de victimes, « un tueur en série est difficilement concevable en France, où nous privilégions systématiquement le raisonnement local ».
Le témoignage d’une rescapée en 2003, puis les analyses ADN d’un cheveu retrouvé dans la camionnette de Michel Fourniret ont permis de l’arrêter.

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