mardi 13 novembre 2007

Publicité ciblée, comment la résister?

"Les 50 millions de membres de Facebook vont désormais pouvoir goûter aux joies de la publicité personnalisée. " Astrid Girardeau "qualifie" ainsi l'action de Facebook, le réseau social actuellement le plus en vogue sur Internet, qui donne dès mardi 6 novembre aux annonceurs accès aux "profils" de ses 50 millions de membres et à la multitude de données privées qu'ils contiennent : sexe, âge, préférences politiques, religieuses, etc. Ce qui offre aux marques la possibilité d'adresser des publicités personnalisées aux utilisateurs de Facebook.
Philippes Crouzillacq appelle les internautes futures "vaches à lait" publicitaires sur Facebook. "Vous avez des amis sur Facebook, mais Facebook est-il vraiment votre ami? Rien n'est moins sûr." Cette stratégie "agressive et intrusive" ne manque pas de suscité des réactions vives auprès ces fidèles.
"Contre la publicité ciblée sur Facebook". "Non au marketing intrusif sur Facebook!". Selon Melissa Ngo, l'une des responsable de l'Electronic Privacy Information Center (EPIC), quand des données sont rassemblées, on a droit de demander à quoi elles servent, qui les utilisera et comment. "Les membres doivent pouvoir refuser que leurs informations soient collectées", a-t-elle réclamé.
Des groupes d'oppositions ont été créés aux Etats-Unis comme en France, rassemblant les membres de Facebook mécontents de l'utilisation de leurs données personnelles au but publicitaire. Certains proposent de quitter le réseau. "Cependant, quitter Facebook, oui, mais pour aller où ? " Comme souligne un internaute en évoquant ce sujet, "Sur un réseau social peu connu ? Mieux fait ? Pour leur montrer qu'on est des free riders. Des nomades." Myspace, Opensocial et autres réseaux sociaux doivent désormais se frotter les mains en voyant les dégâts occasionnés par l'annonce.
Du point de vue judiciaire, William McGeveran, professeur de droit, indique que ce service de Facebook aux annonceurs pourraient être contraires à plusieurs lois américaines, dont une de l’Etat de New York stipulant que "toute personne dont le nom, le portrait, la photographie ou la voix est utilisée dans cet Etat à des fins publicitaires ou à des fins commerciales sans son consentement écrit" peut exiger des dommages et intérêts. Facebook répond cependant à cette accusation en disant que "ce sont les utilisateurs du réseau social qui choisissent de mettre ce qu’ils veulent en ligne".
Mais face à cette décision de Facebook, considéré par la plupart comme une nouvelle menance à la vie privée, certains soulignent que la vie privée n'est depuis longtemps plus privée. Comme ce qu'indique une internaute Claire. G, "nos comportements peuvent déjà être suivis grâce à notre téléphone portable, à la carte bleue et aux innombrables cartes de fidélité qui dessinent nos achats".

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